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dimanche 9 novembre 2014

Portrait : La Chaloupe "Coeur de Jésus et Marie" et la bannière bénie

Ce portrait de novembre porte sur la funeste journée du 24 avril 1868, où le sauvetage en mer de la chaloupe "Coeur de Jésus et Marie" pris une tragique tournure avec la mort en mer d'une grande partie de l'équipage de la Baleinière de sauvetage commandée par Anselme Maraud, mais aussi l'équipage de la Chaloupe.

Voici les mots de l'éditorial du Journal des Sables en date du 25 avril 1868 : "C'est sous le coup de la plus douloureuse émotion que nous écrivons ces mots.
Il est, pour les localités comme pour les individus, de lamentables instants, où s'accumulent comme à plaisir des événements funestes qui se succèdent avec une rapidité effrayante.
La semaine qui vient de s'écouler est pour notre ville des Sables une de ces époques fatales qui resteront infailliblement gravées dans les souvenirs de notre triste population : le vol, l'incendie, la perte irrémédiable de bons et braves marins (...)".

En début d'après-midi de la journée du 24 avril 1868, le clairon raisonna, pour appeler les canotiers à porter secours à une chaloupe en péril maritime.
Comme nous pouvons le lire dans la revue Olona n°182, "en début d'après-midi, Anselme Maraud fait sonner le clairon pour prévenir ses canotiers afin de se porter au secours de la chaloupe Coeur de Jésus et Marie. A la suite d'un choc intervenu vraisemblablement lors du passage du canot sous la voûte de pierre permettant l'accès au chenal, le canot chavira sur le chemin du retour. Ce chavirage fit treize victimes, six de la chaloupe secourue et sept sauveteurs qui composaient l'équipage du canot ce jour là".
Ce drame du 24 avril 1868 fait partie des trop nombreux drames de mer ayant causé le deuil d'un grand nombre de familles, Chaumoises et Sablaises.

Voici le récit livré par le Journal des Sables du 25 avril de la même année : "Hier vendredi 24, un vent soufflant de la partie de l'Ouest en rafales d'une grande force, la mer déferlait sur notre côte avec une impétuosité sinistre. Cependant, une malheureuse chaloupe de pêcheurs de la Chaume, qui n'avait pu atteindre la passe, était en mer à quelques milles de l'entrée du port, non loin du rivage; sa perte paraissait certaine, imminente. Nous n'essaierons pas de peindre le tableau qu'offraient les familles éplorées des hommes composant l'équipage de cette chaloupe.
Cependant, le bateau de sauvetage était à la mer, et, voyant la chaloupe sombrer, les hommes intrépides qui le montaient, se dévouant aux plus grands périls pour le salut bien incertain de leurs compatriotes, s'élancèrent dans sa direction, tantôt portés sur la cime des vagues blanches d'écume, tantôt disparaissant dans leurs sillons profonds.
Ce fut alors un spectacle plus navrant encore que précédemment, car au lieu d'un équipage, c'en était deux maintenant qui étaient en danger. En effet le bateau de sauvetage fut poussé par la mer sur les rochers, avec une violence telle qu'on le crut d'abord brisé.
Mais, ce qui n'était point douteux, c'est que son équipage était précipité dans la mer, au milieu des vagues déferlant avec une fureur terrible. Quelques un d'entre eux seulement, avec des peines infinies, à l'aide des nombreux témoins de cette lugubre scène, sont parvenus à atteindre le rivage tout meurtris.
Il y a eu là de nombreux actes de courage de la part des personnes qui étaient accourues sur le lieu du sinistre. Un malheureux jeune homme a été, aussi lui, victime de son dévouement, il a péri en essayant de sauver un marin. Plusieurs autres ont failli éprouver le même sort.
Il y a des familles plus ou moins cruellement atteintes dans ce malheur. On parle d'une qui aurait eu quatre ou cinq de ses membres exposés tant sur la chaloupe de pêche que sur le bateau de sauvetage. Que l'on se figure la douleur d'une telle maison ! .

Le sauvetage était un succès, jusqu'à ce que les hommes soient précipités à la mer par une lame, ce qui endommagea le bateau de sauvetage.

Le Conseil Municipal, lors de sa séance du 19 mai 1868, décida de l'érection d'un monument funéraire dans l'ancien cimetière de la Chaume, pour l'inhumation des victimes de ce drame de mer.

Anselme Maraud reçu la légion d'honneur le 6 mai de la même année, pour son dévouement.

Voici la partie de ce fait sur laquelle nous nous interrogeons dans le présent : la bannière remise à la société de sauvetage Sablaise...

En effet, dans les semaines qui suivirent cette catastrophe, une bannière fut offerte à la Société de Sauvetage Sablaise par la ville des Sables d'Olonne.
Cette bannière, bénie par le Curé Durand en l'Eglise Saint Nicolas de la Chaume le dimanche 10 janvier 1869, est en velours rouge cramoisi, portant les armes de la ville, et l'inscription "Advocata Nostra, Ora pro Nobis".

Voici quelques captures des archives de la Vendée, pour le récit qui nous est donné par le Journal des Sables du 16 janvier 1869 : (astuce : cliquez sur chacune des images pour les afficher en mode plein écran!)





Quelqu'un nous a confié que la bannière bénie en 1869 aurait été malencontreusement...déchirée, au musée où elle est (était ?) conservée...Nous souhaiterions avoir des nouvelles de cette bannière, élément important de l'histoire et du patrimoine maritime Chaumois et Sablais.

Enormément de Chaumois, mais aussi des Sablais, ont laissé leur vie lors de naufrages et accidents en mer. La mer n'a fait aucun cadeau aux Familles Sablo-Chaumoises.

C'est sur le récit de ce terrible naufrage que nous souhaitons également insister sur un point : le musée de la mer devra impérativement rester sur le territoire Sablo-Chaumois, territoire des marins et de ceux qui ont laissé leur vie pour exercer leurs métiers respectifs, sauveteurs ou pêcheurs.

Nous vous conseillons de lire le bulletin n°182 de la Société Olona, "135 ans de sauvetage aux Sables d'Olonne", qui est riche d'informations sur l'histoire et le passé maritime de notre ville.

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