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dimanche 29 juin 2014

Portrait de Juin : Damien Renaud et le Dr Paul le Dien. Dans la famille de l'association, on demande le(s) sauveteur(s) !

Une riche rencontre avec Damien Renaud, bien connu à la Chaume et aux Sables, a eu lieu courant juin pour parler du canot de sauvetage, le Dr Paul le Dien.
En effet, ce canot, exposé vers la Capitainerie à la Chaume, est dans un état lamentable, alors qu'il a sauvé des vies en mer et mérite à ce titre un minimum de respect.
Puis de fil en aiguille, et à la lecture de son autobiographie, nous avons découvert un homme au riche passé, ayant vécu la guerre et travaillé dur pour se construire une vie de famille.
Chaumois d'adoption, il épousa une belle Chaumoise, prénommée Régine.






Nous commencerons l'histoire de Damien au début de la Seconde Guerre Mondiale, où il se souvient encore aujourd'hui de l'année 1940, pendant laquelle les populations Ardennaises, entre autres, sont arrivées à St Martin de Brem, où sa famille était implantée, avec leurs "maigres bagages".
Cette même année où Damien a vu, avec son frère, un side-car de troupe allemande débouler dans un champ : "Quelques soldats belges s'étaient retranchés en forêt d'Olonne, dans la colonie de vacances de St Vincent, à la Chênaie, derrière la Ste Emilienne appartenant au Père Grelet, curé d'Olonne. Ces soldats belges n'opposèrent aucune résistance. Ils furent faits prisonniers et probablement envoyés dans un stalag en Allemagne. C'était à la fin juin".

Ce début de guerre était douloureux, économiquement parlant, pour les grandes familles.
Le père de Damien décida alors de venir sur la Chaume pour chercher du travail, et la famille, sauf Damien, s'y installa - rue Haute - dès que le père Renaud fut embauché chez Graciet, la conserverie.
Damien quant à lui fut envoyé dans une ferme, et commença sa vie professionnelle à l'âge tendre de 12 ans.

A ses 14 ans, en 1943, il s'inscrivit à la Mutualité Sociale Agricole, comme ouvrier, mais n'y resta pas longtemps car son objectif était de devenir marin pêcheur.

Quand on vous dit que Damien a vécu la guerre, ce n'est pas au sens figuré mais bel et bien au sens propre : En 1944, plus précisément le 15 août, à la ferme, tout le monde fut réveillé en sursaut par des détonations. Voici quelques lignes du récit de Monsieur Renaud..."Toutes les salves d'obus tirées par les canons de la Salibaudiere étaient dirigées vers la mer. C’était pour protéger les bateaux allemands qui fuyaient le port de Saint Nazaire, essayant de rejoindre la base sous-marine de la Pallice à la Rochelle. Un croiseur et deux destroyers alliers qui se trouvaient au large attaquèrent cette petite escadre en fuite. Le Thélus, fut coulé ainsi que deux autres bateaux au large de la plage de la Sauzaie, à Bretignolles. Un quatrième a pu s'enfuir. Le moral des soldats de l'armée allemande était très bas. Parmi eux des Alsaciens, Lorrains qui avaient ete incorporés de force dans la Wermarcht. Ils se faisaient appeler les « malgré nous », car ils se considéraient, avec raison, de nationalité française. Parmi eux, sur la batterie de canons de la Salibaudière, un artilleur cherchait à déserter l'armée allemande . Il s’appelait Auguste. Il se mit discrètement en relation avec une famille de vignerons, les Tessier, de la Frémière. Courageusement ils acceptèrent de le cacher sans connaître le temps que cela pourrait durer, et malgré les risques très important que ça comportait, le père Philémon décida que l'endroit le plus sûr était la cave où il y avait non seulement des barriques mais aussi des fûts que l'on appelait demi-muids et qui avaient la contenance de deux barriques. La cache fut préparée dans l'un de ces tonneaux. Il y resta une quinzaine de jours jusqu'au départ de ses camarades. Ceux-ci, avant de s'enfuir ont saboter les canons, en faisant éclater les culasses".

En 1949, avec le retour des prisonniers, Damien explique qu'il ne trouvait plus sa place à la ferme, et en janvier 1950 après une formation au centre militaire de Pont Réan (Ile et Vilaine), il incorpora les Fusilliers Marins de Bregaillon.
Après plus de 14 mois de services, il fut démobilisé et revint la veille de Noël 1950 chez ses parents, à la Chaume, et s'inscrivit à la mairie sur la liste des demandeurs d'emploi.
Le travail ne manquait pas avec les dégâts de la guerre, et il participa au nivellement des blockhaus, déblaiement de la plage des Sables...
Il embarqua sur la pinasse "la bonne brise", comme inscrit maritime provisoire, puis navigua sur le chalutier-thonier "le Jusqu'au-bout" avec un ami, Louis Châvantré, dont le Patron était un gars Daviot.
En 1953 Damien obtint son certificat de capacité, ce qui lui permettait de prendre le commandement d'un navire.
Il navigua durant sa carrière de marin sur une quinzaine de navires.

Il rencontra sa jolie femme au café-épicerie, au coin de la rue du regard et de la rue Canteteau, à la Chaume.
Le père de Régine était le patron de la pinasse "le Vers le calme".
Mariés en 1953, Damien et Régine ont pu acquérir un terrain de la famille Bénatier, aujourd'hui rue Joseph Benatier, en vue d'y construire leur maison. Ils étaient alors à l'époque les SEULS et UNIQUES habitants dans ce coin de la Chaume !

Damien eu une carrière professionnelle extrêmement riche et variée : marine, ostréiculture, conchyliculture...mais également bénévole : Croix Rouge, SNSM où il fut en 1980 patron de la vedette "la belle Olonnaise". Damien a également été Vice Président de l'Association OCEAM et responsable du musée de la mer que l'on connaît aujourd'hui dans la Tour d'Arundel.

La discussion s'amena sur le canot Dr Paul le Dien, après que Damien nous eu parlé de la terrible année 1961, durant laquelle deux bateaux ont sombré : le Tanit et le Loulou.

En 1987 est arrivé au port des Sables le nouveau canot de sauvetage, le Patron Jack Morisseau, en hommage à leur camarade décédé en service de sauvetage en décembre 1967.

Le canot Dr Paul le Dien a été remplacé par le canot Patron Jack Morisseau. La ville des Sables s'est alors engagée à tenir entretenu ce canot qui avait contribué à sauver des vies en mer.
Malgré de multiples demandes, le canot s'est détérioré. Entièrement en bois, l'une des seules fois où on l'a repeint c'était alors qu'il fnassait !
La mousse est aujourd'hui installée, et nous profitons de ce portrait pour solliciter, à nouveau, que le bateau soit pris en charge par notre nouvelle municipalité.


A juste titre, Damien rappelle que le Dr Paul le Dien est un élément important du patrimoine maritime Sablo-Chaumois, et que, sauveur de vies, il mérite amplement une restauration et un entretien régulier.

Actuellement, la mousse et l'herbe (!!) ont poussé sur la coque, la proue, le pont, la défense (corde).




Nous en appelons à la municipalité de Monsieur Gallot pour faire rapidement un nettoyage du canot, ce que nous avions déjà demandé lors de la réunion entre adhérents du 19 avril 2014.
La dépense à prévoir est faible : passage d'anti-mousse sur la défense et la coque, désherbage et anti mousse sur le pont, puis peinture du pont seulement.

A l'heure où un musée de la mer - musée qui devra être nulle part ailleurs qu'à la Chaume ou aux Sables - est en pourparlers, il est important de prendre soin du patrimoine encore présent physiquement sur nos terres maritimes Sablo-Chaumoises.







1 commentaire:

  1. Bravo Damien,
    Tu as contribué à une belle histoire que d'autres continueront d'écrire

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