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dimanche 2 mars 2014

Portrait : Les souvenirs Chaumois d'Eliane Lefebvre

La star de la Chaume. La digne représentante.
Elle est Chaumoise depuis des générations, son coeur est Chaumois, elle vit la Chaume, elle parle la Chaume...
Eliane est connue de tous, son franc-parler amuse, elle ne mâche pas ses mots et n'est pas de ceux qui ne disent pas ce qu'ils pensent. Elle est authentique, unique, et aimée de tous ceux qui apprécient et recherchent les caractères francs de nos Chaumois.

Durant l'entretien avec Eliane, dans la maison dont elle a hérité de sa grand-mère, autour d'un petit café, on est transportés dans ses souvenirs...

Plus connue sous le surnom de "la Crabotte", la belle Eliane est issue de la famille Ledeuil-Crabot.





Ses arrière-arrière grands-parents étaient de Dijon, puis, après un périple aux Etats-Unis, ils sont revenus vers la Rochelle et montés sur la Chaume.
Sa maman, en son temps, a été élue Reine des Filets Bleus.

Eliane naît et grandit sur les quais de la Chaume, dans une maison au fond d'une impasse, un jour de décembre.
Elle se souvient que, toute papote, elle apprenait à nager au bout de l'éperon de la Chaume.

Elle a connu la Chaume quasiment sans maisons, une Chaume dont l'environnement n'était composé que de champs, sauvages ou cultivés, de petits chemins menant vers la côte. 
Après '45, beaucoup de blockhaus, dont la majorité ont été démolis, d'autres étant encore existants, sous les maisons que l'on connait aujourd'hui.

Eliane poursuit son histoire et fait un saut dans le temps : ses 18 ans. C'est l'âge d'aller au turbin ! Durant ses années de jeune fille Eliane travaille dans les usines pendant quelques saisons, comme beaucoup de Chaumoises à l'époque. C'était les temps glorieux de la Chaume, les usines apportaient l'économie, le travail. Mais aussi les échanges, les rencontres, le bon vivre sur les quais...
On comptait pas moins de 13 usines / conserveries sur la Chaume.
Eliane a travaillé chez Penanroze, entre autres, qui se trouvait plus bas que l'actuel emplacement du Valparaiso, vers le Prieuré.
A cette époque, le quai était plus étroit, il n'y avait pas de voitures. Eliane se remémore les femmes Chaumoises assises le long des quais, toutes vêtues de noir - car, selon Eliane, elles portaient très souvent le deuil de leurs marins perdus en mer - en train de tapiner.
Chaque usine avait son son de corne, les anciennes Chaumoises chantaient, se déguisaient pour aller au travail pendant les carnavals...C'était la belle époque, la convivialité régnait en maîtresse sur la Chaume.

Après la période des usines, Eliane a été serveuse dans les bistrots du quai de la Chaume. Elle en a, des souvenirs, de tous ces gars qui venaient boire leur coup, des marins qui revenaient d'une longue période de pêche et s'accoudaient au bar ou s'attablaient aux terrasses, avec leurs habits imprégnés de l'odeur de poisson...Ceux là venaient prendre un verre aux alentours de 2h du tantôt sur les terrasses, puis revenaient danser à 7h le soir !
Eliane a travaillé à la Gabare, à l'ancre d'or, à l'étoile (du temps de Roger Clouteau), puis au pont et à la côte sauvage. Elle en a vu du monde, elle en a vu, des événements, des fêtes, des instants de vie...

Ces instants de vie festifs, surtout, avec l'atmosphère joyeux des quais de la Chaume qui nous manque bien aujourd'hui : les gens riaient, dansaient sur les quais, les voitures s'arrêtaient pour regarder, rire avec eux...la Chaume vivait, la Chaume respirait.

Eliane nous parle des carnavals, pour finir : Elle se souvient s'être déguisée en clown, à un moment. Il y avait aussi les hommes qui arrivaient de la mer, et quittaient tout de suite leurs vêtements de pêche pour se déguiser. Les mardi gras étaient très festifs, drôles, hauts en couleurs ! Les chars se préparaient de longs mois à l'avance, il y avait de la bonne volonté.
C'était aussi l'époque de la fête des fleurs...

Eliane est pleine de souvenirs en tête, et nous fait voyager dans les années qui étaient belles à la Chaume.
Elle a également une vie associative bien remplie, et fait entre autres partie de l'association des Amirolettes de la Place Sainte Anne, et aussi de l'association pour la Protection de l'Identité Chaumoise.
Toujours partante pour s'investir dans la vie, la protection, et la mise en valeur de la Chaume, elle a même une place sur la fresque du peintre Manfred Landreau, place Sainte Anne face à l'Eglise de la Chaume.




Pour conclure, et pour définir Eliane : une Chaumoise, une femme de caractère, une mère, une grand-mère, une arrière-grand-mère, une amie, un personnage...Chacun peut penser ce qu'il veut de la Crabotte, elle a le parler haut, le parler Chaumois, mais elle est incontournable, notre Reine de la Chaume.
Merci à Eliane d'être comme elle est.

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